Médias - 16 août 2022
PME et RSE: être petit est (aussi) un avantage!
Selon une idée trop fréquemment admise, la RSE serait réservée aux grandes structures.
Il est temps de battre en brèche cette idée reçue !
La durabilité est un sujet qui concerne toutes les entreprises sans exception même si elles ne peuvent y dédier une ressource que quelques heures par semaine. D’ailleurs, si on considère que les PME représentent 99 % des entreprises marchandes et deux tiers des emplois en Suisse (chiffres de l’OFS), admettre que la durabilité ne concerne que les grandes structures serait comme renoncer à rendre l’économie suisse durable. Inimaginable !
Les atouts des PME
Être petit, vous vous souvenez ? C’est être plus agile, plus souple, plus rapide… Souvenez- vous quand vous grimpiez aux arbres ! Il en va de même pour les petites entreprises dont les patrons, ancrés dans leur territoire, sont souvent déjà engagés. Capables d’innover rapidement, de mobiliser leurs collaborateurs autour d’un projet qui a du sens, de dialoguer « en circuit court » avec leurs parties prenantes, les PME ont de sérieux atouts pour réussir le virage de la responsabilité sociale et environnementale. Aussi, une PME comporte généralement une structure peu fragmentée, ce qui accélère et facilite le processus décisionnel. Par ailleurs, qui dit plus petit dit également accès plus direct à l’information, au diagnostic et donc à la définition des axes stratégiques qui en découlent.
Les avantages à tirer d’une démarche RSE
Pour ce maillon essentiel du tissu économique national, les bénéfices à tirer d’une démarche RSE structurée sont nombreux : création d’avantages compétitifs, attractivité auprès des jeunes talents ou encore gestion des risques tout au long de la chaîne de valeur. À l’extrême, on peut même craindre que négliger les risques liés à la durabilité et au réchauffement climatique puisse tout à la fois à détourner les talents de l’entreprise, mais aussi ses clients, mettant en jeu la pérennité de l’activité de l’entreprise à plus long terme.

Structurer sa démarche, c’est la rendre lisible et plus efficace
Les PME sont nombreuses à affirmer spontanément leurs engagements en termes de RSE. Elles sont plus rares à engager une démarche structurée. Pourtant, il est préférable de privilégier aux petits engagements épars (et néanmoins très utiles) une démarche plus structurée. L’objectif ? Agir sur les points principaux d’impact en premier lieu. L’urgence climatique, la raréfaction des ressources et l’érosion de la biodiversité nous imposent en effet de définir des priorités pour placer efficacement notre énergie. Néanmoins, repenser sa chaîne de valeur, définir des actions et des objectifs, intégrer de nouvelles normes, se conformer aux labels ou développer les outils de mesure qui permettent de suivre les avancées requiert du temps et des compétences.
Bonne nouvelle : il existe des aides !
Les réseaux d’entreprises, comme les associations faîtières et les chambres de commerce jouent un vrai rôle de soutien aux PME, en favorisant l’échange d’expériences et de bonnes pratiques, en organisant des conférences pour sensibiliser l’ensemble des acteurs. C’est le cas notamment de la Fédération des entreprises romandes (FER), de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) et de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI). Plusieurs instances, et notamment des organismes publics, ont d’ailleurs mis en place des aides pour financer un mandat avec un prestataire spécialisé qui pourra accompagner la PME dans la formalisation de sa démarche stratégique de durabilité, qu’elle pourra ensuite dérouler avec agilité. Notamment, les aides mises à disposition par les cantons de Vaud et de Genève peuvent aller jusqu’à 15’000 francs. Le dispositif lancé par l’État de Vaud est très intéressant car il s’adresse à toutes les entreprises, qui sont libres de choisir elles-mêmes le prestataire spécialisé en RSE. Quant à l’accompagnement proposé par l’État de Genève sous la forme d’un diagnostic, son cadre est différent. Les participants, sélectionnés sur la base d’un appel à candidatures limité dans le temps, ont été accompagnés par un consultant unique dont le nom n’est pas mentionné.
Par ailleurs, dans le canton de Vaud, deux autres mesures de soutien ont été lancées par le Service de la promotion de l’économie et de l’innovation (SPEI). D’une part, les projets collaboratifs, portés par au moins trois entreprises et ayant un objectif de durabilité, pourront bénéficier d’une subvention d’un montant maximal de 100’000 francs.. De plus, des aides financières allant jusqu’à 50’000 francs sont prévues pour la création de nouvelles entreprises et de nouvelles offres à fort impact en matière de durabilité. Ces deux initiatives reposent sur des appels à projets, qui ont tous deux débuté en septembre 2022.
Quoi qu’il en soit, toutes ces actions entreprises par les cantons sont positives et encourageantes à l’égard des plus petites structures, actrices si essentielles du tissu économique suisse. Il n’y a plus d’excuse pour ne pas s’engager sur le chemin de la durabilité.
Tribune de Laurence De Cecco pour Bilan, publiée le 16 août 2022, que vous pouvez retrouver ici.
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